Al-Boukhârî rapporte d’après le hadith d’Abî Sa‘îd Al-Khoudrî رضي الله عنه :
« Certains Compagnons du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم passèrent près d’une tribu arabe dont les gens refusèrent de leur offrir l’hospitalité. Alors qu’ils étaient ainsi, le chef de la tribu fut piqué (par un scorpion ou un serpent).
Ils [Ses sujets] dirent : “ Avez-vous un remède ou un exorciseur (raqi) ? ”
Les Compagnons répondirent : “ Vous avez refusé notre demande d’hospitalité. Et nous ne vous viendrons en aide qu’au moyen d’une récompense. ” On leur promit alors un troupeau de moutons.
Un Compagnon se mit alors à lire la mère du Coran [sourate Al-Fâtiha], à rassembler sa salive et à cracher [sur l’endroit de la piqûre]. Le patient guérit aussitôt. Les gens de cette tribu ramenèrent les moutons promis.
Les Compagnons dirent alors : “ Nous ne les prendrons qu’après avoir questionné le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم. ”
Ainsi, ils questionnèrent le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم. Celui-ci rit et dit : “ Qui t’a fait savoir que la Fâtiha est une roqya ? Prenez ces moutons et prélevez-en une part pour moi. ” »
Et dans une autre Version d’après ibn 3abbas, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit :
“ Certes, la rémunération la plus méritoire est celle que vous prenez contre la récitation du Livre d’Allâh.”
Ce hadith qui est rapporté par Al Boukhari, Muslim et d’autres, contient énormément de bénéfices et de leçons que l’on peut retrouver dans différentes explications des savants anciens et contemporains.
Mais nous n’en citerons que quelques uns qui – in cha Allah – seront profitables.
Ce que l’on peut tirer du hadith :
1- La roqya est efficace contre le poison du scorpion ou du serpent. On peut réciter Al Fatiha 3, 7 fois, ou plus ou moins, puis cracher sur la piqûre.
2- Il est permis de faire roqya à un non-musulman, comme les compagnons l’ont fait avec le chef du village.
3- Il est permis de ce prétendre raqi, car lorsqu’il fut demandé aux compagnons « y a t-il parmi vous un raqi ? » Ils n’ont pas rejetés cette appellation, au contraire un d’entre eux s’est proposé. De même le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم n’a fait aucune remarque à ce sujet lorsqu’ils lui ont rapporté l’histoire.
4- Il est permis à l’unanimité des savants que le raqi demande un salaire. Ce dernier peut même être conséquent, car il est rapporté dans d’autres versions qu’il leur a été donné 30 moutons. Et dans un autre hadith, il fût donné à un homme 100 moutons en contrepartie d’une roqia. Il n’empêche que les roqat doivent rester raisonnable et faciliter aux malades. Mais il n’appartient pas aux gens de critiquer les roqat qui demandent 50€ ou plus ou moins, en les dénigrant ou les accusant d’escroquerie etc.. Car cela reviendrait à dénigrer les compagnons qui ont eux aussi pris un salaire.
D’ailleurs les savants se servent de ce hadith pour justifier la légalité du salaire du médecin (notons qu’à la base le hadith concerne le raqi..)
5- La Fatiha est une roqia, et Allah guéri par sa récitation.
6- La roqia est une forme de médecine, et l’ijtihad et l’expérience y est autorisée. Le compagnon à récité Al Fatiha sans avoir eut de preuves au préalable que c’était une roqia, et le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم ne l’a pas réprimandé pour cela, au contraire.
7- Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a demandé une part du salaire afin de démontrer clairement qu’il n’y a aucune ambiguïté sur sa licéité.
8- « Le salaire le plus méritoire est celui obtenu contre la récitation du Livre. » Les savants en ont conclu que le salaire de l’enseignant religieux, du professeur de Coran etc est licite (sauf les hanafites qui l’acceptent pour le raqi mais pas pour l’enseignant du Coran).
Il est d’autant plus mauvais de critiquer le salaire du raqi ou de l’enseignant religieux sachant que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم l’a déclaré comme étant le plus méritoire.
Et beaucoup d’autres leçons peuvent être tirées de ce hadith, mais nous espérons que cela sera suffisant et qu’Allah rende cette article bénéfique et profitable.
Menassri Fayçal